Aucune revendication, aucune thèse, aucune complaisance. Sue Hubbell ouvre son écriture comme elle vous ouvrirait sa porte (saluons l'exercice de traduction magistrale), et nous raconte. Elle suit l'année et les aventures de ses ruches, des animaux sauvages ou domestiques, des humains des alentours. Sa ferme l'habille et nous nous glissons à ses côtés, rassurés par son expérience tranquille, nous sourions d'anecdotes, regardons le ciel une nuit d'été, devinons des présences invisibles.
Le parrainage de Jean-Marie Le Clezio, par sa préface, semble a posteriori évidente et renforce notre plaisir et notre envie de partager cette rencontre.
Ce récit se savoure, la langue prêtant ses infructuosités douces et précises, pour conter la nature dans laquelle Sue entretient le temps, son temps. Un livre à lire à tous les âges, en ville comme à la campagne, universel.
Une année à la campagne, Sue Hubbel, trad. Janine Hérisson, Folio, 1994.